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Crémation et religions
Le crématorium de Champigny-sur-Marne est ouvert à tous les cultes et à toutes les philosophies.
Chaque religion a sa propre doctrine concernant la crémation. Parmi les trois religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam), seule la religion chrétienne en admet totalement la pratique.
Quant aux religions et philosophies émanant des cultures asiatiques, la crémation y est le plus souvent considérée comme faisant partie intégrante d’un rituel traditionnel, auquel elles sont attachées depuis les temps les plus anciens.
La religion chrétienne
D’une confession chrétienne à l’autre, la position n’est pas la même et il y a eu de nombreuses évolutions au cours de l’histoire. Ainsi, si en 789, la crémation était interdite par Charlemagne, et par la suite réservée comme châtiment aux hérétiques, elle est devenue licite pour la plupart des chrétiens à partir de la fin du 19ème siècle. Les églises protestantes l’autorisèrent à partir de 1887 car selon la théologie de la Réforme, la résurrection de la chair n’est pas en jeu : seule l’espérance en Dieu peut sauver et celui-ci offre une nouvelle vie indépendamment de l’état du corps. C’est sans doute pour cela que la plupart des pays où la religion protestante est dominante ont un taux de crémation plus élevé que le reste de l’Europe.
L’église catholique recommande l’inhumation mais n’interdit pas la crémation depuis le 8 mai 1963 (article 1176-3 du Code de Droit Canon) à condition que cette pratique ne soit pas choisie pour des raisons contraires à la foi chrétienne.
Certaines églises orthodoxes, rappelant l’inhumation de Jacob, la résurrection des morts et la vénération des reliques, prohibent la crémation.
D’autres confessions chrétiennes sont tout aussi réservées : c’est le cas notamment des églises adventistes et presbytériennes.
La religion juive
La religion juive n’admet pas la crémation de manière habituelle, en considérant qu’on doit rendre à Dieu le corps dans l’état où il se trouve. Par opposition à l’inhumation, qui est un retour naturel à la création, la crémation est considérée comme une destruction par la main de l’homme. Toutefois, certaines communautés, comme la communauté juive libérale, acceptent la crémation. La prière pour les défunts est un devoir pour le croyant ; aussi est-il possible parfois qu’un temps de prière soit célébré avant une crémation.
La religion musulmane
La crémation n’est pas admise par le Coran, au même titre que toutes les pratiques funéraires qui ne respectent pas le corps (la momification, par exemple). Pour les croyants musulmans, la sainteté du corps ne diminue pas avec la mort (ou le départ de l’âme) : ce qui fait souffrir un vivant peut aussi faire souffrir un mort. Il s’agit de permettre au corps de pouvoir ressusciter et c’est un devoir pour les croyants que de veiller au respect du corps d’un défunt.
La religion bouddhiste
Bien que cela ne soit pas une obligation, la plupart des confessions religieuses issues de cette tradition pratiquent la crémation. Elle a généralement lieu trois à quatre jours après le décès. La crémation est considérée comme une libération de l’âme et est généralement associée ou suivie d’une ou plusieurs cérémonies qui ont pour fonction de mettre en valeur les bonnes actions du défunt afin de l’aider à renaître. Certaines traditions, comme le bouddhisme tibétain par exemple, ont pratiqué la crémation beaucoup plus tardivement que d’autres. Les usages et rites varient considérablement d’une culture à l’autre, souvent influencés par les croyances locales.
La religion hindouiste
La crémation est une pratique majoritairement répandue dans toutes les branches issues de l’hindouisme, et ce, depuis plusieurs millénaires. Selon l’un des textes de cette confession religieuse, il est dit que l’homme naît trois fois au cours de son existence : à sa naissance, lors de son mariage et sur le bûcher. La crémation, troisième naissance de l’homme, permet la libération de l’âme du corps : celle-ci, voyageant d’abord à travers la flamme, puis l’air et le soleil, pourra rejoindre le Brahman. Il existe de très nombreux rites qui diffèrent selon les cultures et les croyances locales. Par exemple, selon certaines traditions, c’est le fils aîné qui doit allumer le bûcher.